EGLISE DE MECQUIGNIES

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Vue extérieure droite de l'église actuelle

Vue extérieure gauche de l'église actuelle

Description par un journaliste de " Nos clochers du Bavaisis":

L église de Mecquignies est intéressante à plus d'un titre. C'est, semble-t-il la plus ancienne du Bavaisis. La première construction date du 12ème siècle, époque à laquelle le village fût érigé en paroisse du Hainaut. Il en subsiste des vestiges dans le mur côté sud comme l'a fait remarquer Jean Mossay dans son Guide "En flânant dans l'Avesnois" : grés bruts d'un appareil archaïque et restes de corbeaux à la corniche. L'édifice a été remanié et restauré à diverses reprises.

La dernière restauration très importante, décidée en 1893, a été réalisée en 1897 avec, la suppression du porche latéral, côté sud, qui donnait accès à l'église, la destruction de la tour clocher, l'édification du clocher porche actuel, en brique, et sa flèche polygonale assez effilée, la réduction de l'épaisseur des murs de la nef et l'élargissement des baies. La porte de l'ancienne entrée, datée de 1721, a été conservée. Elle se trouve sous le porche, contre le mur côté droit.

Une photographie antérieure à ces grands travaux représente l'église sous sa forme ancienne avec sa tour clocher plus massive, mais bien proportionnée, surmontée d'une flèche plus courte à quatre pans.

L'église actuelle, de type basilical, très simple, comporte une seule nef, sans bas-côté, un choeur plus étroit, un chevet plat et un petit bâtiment dans son prolongement, à usage de sacristie. La voûte en bois, avec arc en tiers?point, a été réalisée au cours de la restauration de 1570. Il s'agit d'un travail de charpente remarquable. Le Tref ou poutre de gloire, au-dessus de l'entrée du choeur, de la même époque, constitue, pour Mecquignies, un véritable trésor, avec ses statues en ronde bosse du Christ en croix entouré de la Vierge et saint Jean. Les médaillons peints aux extrémités de la croix sont ornés du tétramorphe : les quatre formes ailées données aux évangélistes, Mathieu, Marc, Luc et Jean. Cette poutre, oeuvre sans doute d'un artiste local, porte la mention peinte " 1888 Venite adoremus dominum 1570". Elle est classée "Monument Historique".

Dans le choeur l'ensemble autel-tabernacle-retable, du 18ème est classé lui aussi.

L'autel en forme de trapèze est surmonté d'un retable de grande dimension entouré de deux paires de colonnes ioniques, orné d'une peinture : huile sur toile de 1 m20 x 1m20 représentant l'adoration des bergers. Au-dessus, une représentation de Dieu le Père, assis sur un trône, sous un dais orné au sommet d'un vase à deux anses, et avec, à ses pieds, la Colombe, symbole du Saint Esprit.

Le beau tabernacle, d'une époque plus ancienne, en bois d'une essence plus claire, est entouré de deux bas-reliefs représentant des personnages, peut être des Saints Evêques, dont l'un tient un calice, et l'autre une ancre, attribut de l'espérance chrétienne. La porte du tabernacle est ornée d'un Christ en croix, aux cheveux longs et la tête légèrement penchée, entourée de rinceaux. La Croix repose sur une tête de mort.

Il existait une assez jolie chaire murale, côté nord de la nef, qui a disparu après Vatican Il, comme le banc de communion.

On doit à l'Abbé LESOIN, Curé solidaire de Saint-Pierre en Bavaisis, l'installation de l'ambon en pierre polie, qui est une reproduction, parfaitement réussie par la marbrerie WALKEMAN, de celui de l'Hôtellerie de l'abbaye de Chimay.

Autrefois l'église était garnie d'un ensemble de statues en bois sculptées au 18ème et au 19ème par les sabotiers de la forêt de Mormal. Elles ont été dérobées il y a quelques années avec celle de Saint Aicard, patron de l'ancienne paroisse. Encore présent dans l'église, Saint Aicard est représenté sur un tableau de 1843, placé dans la tribune au-dessus de l'entrée de la nef, exorcisant une femme, un diable s'échappant de la bouche de cette dernière.

Bernard COUSSEE, dans son recueil des Légendes et croyances en Avesnois, imprimé en 1985, précise que Saint Aicard, dont le nom est parfois orthographié dans les textes latins : Acharius, Accarius, Accardus, fut Evêque de Noyon et Tournai vers 621. Il ajoute, "à Mecquignies les hommes allaient encore, il y a une vingtaine d'années, servir Saint Aicard pour améliorer le mauvais caractère de leurs épouses: d'où le mot acariâtre".

Bernard COUSSEE pose ce Saint, qui vient porter assistance aux hommes dominés par leur femme, en symétrique d'un curieux Saint Rabboni, de Montmartre, sollicité, cette fois, par les épouses qui souhaitaient faire mourir leurs mauvais maris. Je lui laisse, bien entendu, (entière responsabilité de ses propos qui relèvent du domaine de la légende pure et simple. Rabboni qui signifie "Maître" en Hébreu n'a, en effet, que je sache, jamais été canonisé ni inscrit au catalogue des saints, et je m'en tiendrai à ce que nous rapporte Voltaire, sur ce sujet, dans son Dictionnaire philosophique: " .. . du mot Rabboni on a fait Saint Raboni, qui rabonnit les maris jaloux ou qui'les fait mourir dans l'année ".

Source maître Jean Mossay :

L'église de mecquignies a des assises qui datent du moyen âge ( voir mur sud : grés bruts d'un appareil archaïque du XIIieme siècle ; restes de corbeaux à la corniche). Elle a conservé, malgré ses nombreuses restaurations, une charpente en carène de navire qui est remarquable. On admirera en particulier le tref, ou poutre de gloire : il s'agit de la poutre qui traverse parfois la nef devant le chœur : cet élément archéologique est devenu assez rare. Le tref de Mecquignies, qui est très beau, porte le christ entre la vierge et saint Jean.

Vue intérieure actuelle

Vue intérieure plus ancienne

A droite, autel de saint Aicard, patron de la paroisse. Ce saint, qu'on nommait également Achaire, Acaire, ou Accard, fut abbé du monastère bénédictin de Jumièges. Une statue moderne lui donne ici, par erreur, la robe blanche du cistercien. On l'invoquait jadis pour améliorer les gens qui ont mauvais caractère. Son nom aurait donné naissance, pour ce motif, au mot acariâtre. Un tableau au-dessus de l'autel représente le saint abbé apprivoisant une mégère.

Tableau saint Aicard

Le droit d'asile en 1537 :

Un malfaiteur appelé Bourlard est accusé d'avoir volé le cheval de sieur Jehan François et d'avoir fait des larcins dans l'église de Bavay. Le prévot de Bavay ordonne à son lieutenant Colart Carlier de prendre en nombre sergents et aides ( 20 ) pour l'appréhender. Le voleur se réfugie dans l'église .A la nuit il voulut sortir mais il fut arrêté par les gardes, cet événement fit naître un conflit au sujet des dépenses faîtes en cette occasion.

L'église fut restaurée une première fois en 1570, elle le fut à nouveau entre 1888 et 1895, c'est à cette époque que fut démoli la tour en pierre du clocher, reconstruite en briques elle a fait perdre une partie de la beauté de l'édifice.

Vue extérieure avant 1888

L'entrée de l'église était situé sur le côté Sud, on peut encore actuellement voir dans le mur la trace de cette entrée.

Emplacement de l'ancienne porte

La porte a pu être retrouvée, elle date de 1721 et se trouve fixée sous le porche.

Ancienne porte

Lors de la restauration de 1964 les autels, de saint Aicard et de la sainte Vierge qui se trouvaient de part et d'autre de la nef, ont été supprimés leur vétusté était trop importante pour prétendre les conserver sauf y consacrer des sommes d'argent très lourdes pour les finances locales d'autant qu'ils ne présentaient aucun intérêt architectural ou artistique. Les lambris du chœur ont été également enlevés pour les mêmes raisons. Il faut dire que la guerre 1940-1945 avait fortement endommagé l'édifice principalement la toiture, ce qui avait provoqué des infiltrations d'eau entraînant de ce fait la détérioration des boiseries. En 1988 le côté Sud de la toiture a été remis à neuf en ardoises naturelle d'Angers, les peintures intérieures refaites entièrement.

En entrant à droite se trouve une petite chapelle de sainte Thérèse de l'enfant Jésus, à gauche la statue de sainte Rita, un peu plus haut à droite dans le renfoncement du mur (emplacement de l'ancienne porte ) la statue de sainte Bernadette, saint Aicart se trouve à droite face à la nef et à gauche Notre Dame de la Trinité (dite aussi des trois AVE MARIA).

Chapelle Sainte Thérèse

La cloche fut installée en 1825. Les allemands la firent fondre pendant la guerre de 1914.

En 1920 on remettra une clôche à l'église en grande pompe, le parrain est Louis Martin et la marraine est Ovidie Prévost- Ribeaucourt. La cloche sera baptisée le 5 décembre 1920.

Baptème de la nouvelle cloche

Pendant la guerre de 1940-1945, le clocher fut ébranlé par un tir d'artillerie parti de la route de Buvignies, il s'effondrera quelques temps plus tard lors d'une tempête (témoignage). La fléche du clocher a été reconstruite entre 1952 et 1953.

Eglise sans clocher

Réparation du clocher

Le presbytère fut construit en 1853.

Inauguration du monument aux morts

Monument aux morts