La petite histoire de mecquignies (près de Bavay)
Extraits du livret écrit en 1970 pour le 4ième centenaire de l'église:
Un trésor découvert à Mecquignies...
I804 -En l'an XII, un bûcheron nommé François Hallan d'Obies, dessouche un chêne de 14 pieds de tour au triage du bois Lobry ( aujourd'hui Quesne au Leu ) et trouve à 4 ou 5 pieds de profondeur, 73 grosses pièces de monnaie et 25 petites enfermées dans un sac de cuir. Un garde nommé Landa, dénonça la trouvaille à l'inspecteur des forêts qui força Hallan à lui remettre ces pièces d'origine romaine et il les transmit à l'administration pour en faire dépôt à la collection des Antiques. Peu après, dans le hameau du Quesne au Leu, près de celui du Bottiau, une autre découverte est faite elle consiste en 300 médailles ou monnaie de bronze et d'argent. Elles entrent dans la collection de Monsieur Carlier, curé de Bavay et depuis furent acquises par le Musée de Douai.
Découverte de squelettes de soldats germains...
1841-En procédant, à la réfection et à l'adoucissement de certaines rampes, de la .voie romaine Bavay à Reims, les ouvriers rencontrent à chaque pas des débris de tuiles et de poteries romaines et mettent à jour, à mi-distance entre l'amusette et le Quesne-au-Leu et à quelques mètres de la chaussée 60 squelettes, plus ou moins entiers, qui sont disposés sur une surface de 100 mètres de long et de 10 à 12 mètres de large. Ils gisent à une profondeur variant de 2 à 4 pieds, la tête faisant face à l'Orient. Le cimetière paraît être celui de soldats germains, à la solde de l'Empire, qui étaient chargés de la défense d'un poste fortifié établi dans le voisinage et appelé Guerlontrau par ces barbares. Ce nom, auquel a succédé celui de Quesne-au-Leu, était encore en usage au moyen-âge pour désigner l'emplacement et les environs du dit poste, et l'on appelait Chaussée de Guerlontrau la partie de l'ancienne voie romaine qui reliait ce poste fortifié à Bavay (d'ailleurs dans les langues du Nord, Guerlontrau signifie lieu ou poste fortifié). A l'occasion de cette découverte, les terrassiers se permettront une distraction macabre, en se servant des crânes comme lanternes après y avoir introduit des chandelles allumées. Ils les placeront sur les talus longeant la route et les voyageurs passant dans ces parages, goûteront fort peu la plaisanterie. Le Quesne-au-Leu dont on a beaucoup parlé était un chêne remarquable par la grosseur de son tronc : 5 mètres 75 de circonférence à 1mètre du sol. I1 se trouvait sur le territoire de Mecquignies; à droite de la voie romaine de Bavay à Reims. Son nom provient de ce que au pied de cet arbre, on a tué plusieurs loups qui désolaient les environs . Le nom de cet arbre a été donné au hameau où il se trouvait et a remplacé celui de Guerlontrau. Le Chêne au Loup a maintenant disparu à jamais. Seuls peut-être nos grands parents s'en souviennent encore...?
Au début du XV siècle le château de Mecquignies se prépare à soutenir un siège…
1420- On envoie un sergent au bailli de Mecquignies pour l'informer que le traité est rompu entre Monseigneur de Namur et les gens de Dinan. Il est avisé : " d'avoir à mettre le château en défense et de prévenir les manants et bourgeois de son office qu' ils soient en leur garde et prennent précaution pour se garder de dommage". Le sergent reçut à cette occasion 12 sous 6 deniers.
Les invités du Sire de Mecquignies... à tout seigneur tout honneur…
1422 -Le Sire de Mecquignies reçoit chez lui le Comte et la Comtesse d'Haynau. A cette occasion, une grande chasse au cerf eut lieu. Ce furent les gens du Comte et de la Comtesse qui servirent de rabatteurs. Ils touchèrent 9 livres 35 sous et 6 deniers.
Jehian CONVES prévôt de Bavay ne plaisante pas avec le règlement…
Le prévôt de Bavay, Jehan Conves poursuit un habitant d'Audignies qui au mépris des règlements, a fait paître une truie sur les Warechaix, c'est à dire les terrains humides incultes de Mecquignies. Il est condamné à 20 livres d'amendes.
Mecquignies et l'époque médiévale du XIII° au XV° siècle…
Mecquignies, ou Mickegnies en 1267, Mieckignies d'après un document du 16e siècle, était une des principales communes de Bavay car elle a tenu longtemps le 6ième rang dans les listes des localités de la circonscription.
1323 -Le commerce de Mecquignies a une certaine importance grâce aux Lombards qui rayonnent dans la contrée par Valenciennes, Bavay et Mons. Les Comtes du Hainaut les taxent arbitrairement ce qui ne les empêchent pas de s'enrichir par l'usure. En 1323, la ville de Mickegnies reçoit sur les impositions payées par les Lombards la somme, importante pour l'époque, de 50 livres tournois.
1337 -I1 y a des Juifs à Mecquignies . Des lettres de sauvegarde leur sont données par Guillaume Comte du Hainaut pour le terme de 5 ans.
Il y a ... 567 ans Mecquignies accueillait des hôtes de marque : le Duc et la Duchesse de Bavière…
1403 -Le Hainaut est sous la domination des Princes de la Maison de Bavière, le Duc et la Duchesse de Bavière logent au château de Mecquignies alors qu' ils se rendent au Quesnoy, le 3 septembre 1403.
Alors que les Bourguignons envahissent la prévôté, la milice arme ses hommes…
Les Bourguignons envahissent la prévôté de Bavay;le prévôt demande l'assistance des milices de Hon, La Longueville, Mecquignies et autres villages voisins. Ils se rendent aussitôt au rendez-vous fixé dans la forêt de Mormal où les Bourguignons sont embusqués.
Mai 1423 -Les Bourguignons pillent et saccagent les villages, le prévôt réunit alors les gens de la prévôté, fait opérer des battues et poursuit les malfaiteurs jusqu'au "Pont à Vaques" . Ce nom désigne encore de nos jours un lieu bien précis au bord de la forêt de Mormal.
1525 -Le prévôt de Bavay, Guislain de Haynin, fait arrêter Jeanne Godhier, de Mecquignies, femme de vie dissolue, accusée de divers actes de sorcelleries. A la suite d'une enquête, elle est mise en prison à Bavay. Accusée de faire mourir les bêtes à cornes, la sorcière est emmenée à Mons. On révèle dans le procès les noms de Maistre Pierre Hiret, serviteur de justice et de Victor Ronneau : " pour sur sa karette avoir mené la dite prisonnière à Mons " , de Jehan Longhet, sergent de la prévôté de Bavay, de Jehan Jampart, Vinchien Castelain et Gérard le Fort qui ont aidé le sergent. A Mons elle est mise à la torture pendant trois jours et malgré son supplice persiste "en ces négations" Elle est ensuite jugée et condamnée à être bannie de tout le pays d'Hainaut.
La justice coûte cher… en cervoise et en pain…
1537 -En 1537 un malfaiteur se réfugie dans l' église de Mecquignies où on ne pouvait l'arrêter comme on le fait encore actuellement en Espagne. Ce voleur appelé Malo Bourlard est accusé d'avoir dérobé le cheval du Sieur Jehan François et fait des "larcins" en l'église de Bavay. Le prévôt de Bavay ordonne à "Colart 1e Carlier" son lieutenant, sergent et aides en nombre de vingt d'y aller faire la dite appréhension. Le voleur est "appréhendé de nuit". Cette arrestation fait naître un conflit au sujet des dépenses faites en cette occasion en fagots, pain et cervoise consommés par ceux qui ont fait le guet. On ne trouva pas de trace de la suite qu'on a donné à cette affaire. On relève cependant les noms de "Colart de Noyelles" chéfier des prisons de Bavay, de Jehan Bruneau, greffier du dit office et de Maistre Jehan de Labay "advocat à la Cour de Combray".
En 1559 Mecquignies devient espagnole…
I559 -Après le traité du Cateau-Cambrésis, la région d'Avesnes est sous tutelle espagnole. C'est le règne de Charles Quint.
Un traître fait détruire MECQUIGNIES par les Hollandais…
1704 -Le IO Octobre 1704, le mayeur est emprisonné au Quesnoy pour avoir payé à l'ennemi la rançon de son village. Ce qui n'empêche pas que deux jours plus tard, un parti hollandais se glisse à travers bois vers minuit et gagne les villages de Mecquignies et d'Obies. En quelques instants les maisons sont brûlées et deux habitants sont emmenés en otage, mais les paysans ont pris les armes, tentent de se défendre et se mettent à la poursuite des hollandais qui arrivent à s'échapper par la Longueville, le bois des Lanières et rejoignent le Hainaut Espagnol. On a su par la suite que le parti hollandais avait à sa tête un gars du pays nommé Philippin originaire de Bousies. L'année suivante, Philippin reviendra dans la région du Quesnoy à la tête d'un autre parti, sera fait prisonnier et pendu. Le village de Mecquignies.est bientôt reconstruit et les paysans oublient ces cruelles épreuves, il faut de nouveau continuer à travailler la terre pour vivre des récoltes. Le besoin se faisant de plus on plus sentir un habitant de Mecquignies décide de bâtir un moulin à vent et en obtient l'autorisation ( Lettre du 6 mai 1779 ). Cinq années plus tard, il est cette fois question de la construction d'un moulin à eau ( Lettre du 16 juillet 1784 ).
Après plus d'un siècle d'occupation le "Bavaisis redevient Français…
!678 -Traité de Nimègue qui rattache Maubeuge et le Bavaisis à la France. L'intendant Faultier, en résidence à Maubeuge, reçoit le serment de fidélité des habitants de Mecquignie Ils le prêtèrent du bout des lèvres sinon du fond du cœur, car ils ont conservé un vif attachement pour l'Espagne sous la domination de qui ils se trouvaient depuis 1559, c'est-à-dire plus d'un siècle et pour la Maison d'Autriche. Les armes du village portent encore aujourd'hui l'aigle bicéphale de Charles Quint et le châtelain du village sera jusqu'à la fin du I9° siècle un Butron de la Torre d'origine espagnole. Sous Louis XIV, Alexandre Butron de la Torre de Mex était châtelain de Mecquignies, Obies et Rametz. I1 était lieutenant colonel du régiment de Mailly. Pendant la révolution certain de ses descendants auraient été guillotinés à Valenciennes. Celui qui se trouve sur la stèle funéraire du cimetière ( proche de l'ancienne porte de l'église ) deviendra maire de Mecquignies. Malheureusement pendant 50 ans après la conquête française, Mecquignies va être soumis au passage incessant des troupes de l'un et l'autre camp. Le village sera périodiquement incendié et pillé. L'ennemi veut lui imposer des contributions, des guerres. Malgré l'interdiction de l'intendant Faultre le village paiera dans l'espoir d'être épargné.
Mecquignies et l'Empire. On attend plutôt le retour du Roi…
1804 -Pendant l'Empire, Napoléon a remis de l'ordre en France. Mais ses guerres ensanglantent l'Europe. Les jeunes gens des villages essaient d'échapper à la conscription, et, comme les hommes mariés sont exemptés, ils épousent parfois des vieilles femmes pour être tranquilles. Certains vont même jusqu'à se mutiler volontairement.
I8I5 - La bataille de Waterloo, 18 juin I8I5, entraîne la chute définitive de Napoléon. Le 24 juin 1815, les habitants de Mecquignies se portent , en masse à Buvignies pour voir passer le Roi LOUIS XVIII qui rentre d'exil en France par Bavay et Le Cateau.
Les Heureux gars de Mecquignies...
1869 - Louis Delhaye écrit, dans son livre "Bavay et la contrée qui l'environne" : "La Commune de Mecquignies , contiguë à la forêt de Mormal et où se fait un grand commerce de sabots, a toujours eu une nombreuse population féminine, pépinière de servantes à qui on a donné, en raison de leur origine le nom de Mecquennes, nom ensuite appliqué à toutes les femmes et filles de service, pour 1e ménage et la ferme elles étaient réputées courageuses, propres à l'exès, comme on l'est généralement dans le Nord, mais ayant à se reprocher tous les rhumatismes qu'elles procuraient à leurs maîtres par l'abondance d'eau dont elles se servaient pour le lavage quotidien de toutes les parties des habitations confiées à leurs soins. Ces mecquennes ne manquaient jamais de retourner au foyer paternel au temps des ducasses qui avaient lieu le dimanche le plus rapproché du 17 juin et le 3ième dimanche de septembre à l' occasion de la Fête du patron Saint Aycard..."
La Révolution gronde, Mecquignies et ses habitants gardent la tête froide…
1789 -LA REVOLUTION. C'est le pillage des abbayes de Maroilles et de Liessies. Cependant, les habitante de Mecquignies veulent rester â, l'écart de la lutte anti-cléricale. Ils exigent que la messe continue à être célébrée le dimanche. Le curé Wattiez est arrêté, les vases sacrés et les ornements sont confisqués. Ils seront pourtant restitués sur les réclamations des habitants, le 5 thermidor an III (1795). La révolution se serait passée à Mecquignies sans grand dommage s'il n'y avait pas eu le passage, au moment de la bataille de Fleurus (1794) de l'armée autrichienne qui pille le village, Le peuple s' est encore appauvri, il n'était déjà pas très riche.
Jacoud le Croquant n'eut pas fait mieux...
1800- En 1800, une loi interdit aux paysans de Mecquignies de ramasser du bois de la forêt de Mormal. Un pauvre diable est coupable d'avoir fait sa provision de bois dans cette forêt. C'est, alors que les paysans du village armés de fourches et de faux, attaquent les gendarmes qui viennent de l'arrêter. Ils leur arrachent le prisonnier et les mettent en fuite.