Exposition votre école au fil du temps
Les écoles médiévales sont nées de l'obligation faite par Charlemagne, en 789,pour tous les évêques et abbés, d'avoir à l'ombre de leur église, une école ou seraient enseignés la lecture, l'écriture, la liturgie, le chant et ou seraient poursuivies des études conduisant àune meilleure connaissance de la bible ainsi qu'à une plus large diffusion des moyens élémentaires de l'administration.
Au 11ième et 12ième siècle les bénédictins avaient reçu des dons considérables pour la fondation et l'entretien des écoles.
Au 16ième siècle, chaque village avait son école. Le local était bas et mal éclairé, il contenait des tables et des bancs pouvant accueillir deux ou trois douzaines d'enfants. C'était en même temps le logis du maître d'école.
Au 17ième siècle, à l'école primaire du village, le maitre était avant tout un clerc laique, il chantait à l'église, sonnait les cloches, nettoyait l'église et la sacristie. Même avec ce qu'il trouvait à l'église, le clerc instituteur n'avait pas de quoi survivre aussi il exerçait un métier complémentaire, l'un était sabotier, l'autre tailleur ou tisserant.
Deux fois par demi-journée, l'enfant ouvrait son alphabet, " sa croisette " nommée ainsi à cause de la croix qui décorait la première page, récitait ses prières et étudiait le catéchisme.
Au bout de deux ou trois campagnes scolaires, l'enfant savait épeler et assembler les mots. Il lisait à peu près correctement. Il apprenait à écrire avec une plume d'oie sur un papier gris acheté chez l'épicier. Sa famille était fière lorsqu'il passait de la croisette à la lecture de " la civilité puérile et honnête ". Il apprenait le respect envers les parents et les supérieurs, l'amour du prochain et d'autres choses moins importantes comme de se moucher avec les doigts, la manière de cracher par terre proprement sans saliver sur soi. Le calcul n'était pas délaissé. Le calcul mental était à l'honneur. On comptait au jet c'est à dire à l'aide de jetons. Mentalement les plus habiles faisaient des opérations très compliquées (conversions de mesures et de monnaies).
Les coups étaient l'unique moyen d'assurer la discipline. Néanmoins, l'excès de brutalités était interdit.
Durant la période scolaire, pas de congés sauf le dimanche. Dans certaines paroisses, l'école chômait l'après-midi du jeudi pour les garçons et du samedi pour les filles. En Hainaut, la fête des enfants était à la saint Grégoire. Deux jours avant, les élèves apportaient leur obole pour la messe. Ce devoir accompli, ils mangeaient des gaufres et des ratons (crêpes). A Avesnes et . Bavay, dans la part offerte au maître et au curé se trouvait un raton bien roux fourré d'étoupe mais personne ne se fachait de la plaisanterie, c'était la coutume.
Le temps d'étude était bien court, souvent l'école fermait après la St Grégoire (Paques) jusqu'à la St Martin et ce pour le travail àla ferme.
La véritable rentrée des classes ne se fait pas en octobre mais au mois de novembre, voire même en décembre. Pendant l'hiver, les enfants se pressent nombreux sur les bancs de l'école. Arrive le mois d'avril, ils disparaissent, accaparés par les travaux des champs.
Lorsque des groupes d'enfants de villages différents se rencontraient, ils se provoquaient et c'était le débordement d'injures et de manaces. Les jets de pierres se succédaient, ils en venaient aux mains et le sang coulait. Bien plus tard, la jeunesse de Mecquignies et d'Obies se rencontraient encore àla limite des deux villages pour en découdre. Pour calmer les esprits et ramener la paix, une chapelle fut construite à cet emplacement, elle porte le nom de " chapelle de la Paix ".
Quelle formalité avait-on àremplir pour obtenir l'emploi de clerc instituteur ?
La place était mise au concours, les aspirants munis d'une licence décernée par l'évêque écrivaient et lisaient devant Mr le Curé et le Mayeur. Cependant le titulaire était désigné d'avance. Il était nommé par le seigneur mais présentait par le curé Après la chute de l'ancien régime, le maître devint un personnage.
La mise en place de l'école primaire en France et dans le département du Nord au 19 ième siècle :
Loi GUISOT (1833) imposant aux communes de plus de 500 habitants l'ouverture d'une école primaire publique et aux départements, l'entretient d'une école normale d'instituteurs.
Loi Victor Duruy (1867) obligeant les communes de 500 habitants àouvrir une école de filles et préconisant la gratuité scolaire pour les indigents.
Les lois Ferry du 16 juin 1881 instituant la gratuité absolue, du 28 mars 1882 imposant l'obligation scolaire aux enfants de 6 à13 ans.En 1913, 17,4% des enfants d'age scolaire échappent à l'école.
Formation des maîtres :
La révolution instaure un recrutement sur concours. Les aspirants sont tenus d'obtenir un brevet de capacité et l'autorisation d'enseigner est délivrée par le préfet. Il y a deux types de brevet : le brevet élémentaire nécessaire pour enseigner dans les écoles primaires et le brevet supérieur autorisant à enseigner dans les écoles primaires supérieures. Pour devenir instituteur, le meilleur moyen est d'entrer à l'école normale
Il existe, en 1843 à Mecquignies, une école qui appartient à Mr et Melle Delvalée qui sont enseignants laiques et célibataires. En hiver vu le nombre d'élèves ( voir le rapport de l'inspection), les garzons sont dans une pièce et les filles dans l'autre. En été les deux classes sont réunies.
Extraits du rapport de l'Inspection des Ecoles du 13 mai 1844 :
Ce rapport a sans doute été demandé pour la construction d'une école communale. On y précise le nombre d'élèves qui est résumé ci-dessous :
Nombre d'élèves garçons |
Années: 1843-1844
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Années: 1844-1845
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payants
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non payants
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payants
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non payants
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Hiver
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50
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20
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31
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19
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Eté
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16
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4
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10
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2
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Nombre d'élèves filles |
Années: 1843-1844
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Années: 1844-1845
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payants
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non payants
|
payants
|
non payants
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Hiver
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44
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24
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26
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20
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Eté
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18
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6
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15
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6
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Construction de l'école communale de garçons :
La municipalité ( le maire est le baron Buttron de la Torre) envisage de faire construire une maison d'école pour les garçons et estime la dépense . 8500 F pour le local et 400 F pour le mobilier. L'emplacement sera situé dans un premier temps proche de l'église (expertise de l'architecte du département Alexandre Grimault du 4 novembre 1843) avec une superficie du terrain de 15,5 ares, puis dans un deuxième temps proche de la place et finalement à l'emplacement actuel de la mairie.
La commune doit recevoir, du département et de l'état, la somme de 2833 F 33. Une somme de 836 F est fournie par les plus imposés de la commune
et 3323 F48 est prise sur la caisse communale. Le reste est prélevé par imposition durant les années 1844, 1845 et 1846 (décision prise par le conseil communal le 5 Janvier 1844). Le terrain est estimé à 1100 F (le 19 mars 1844) et appartient à Mr Delvallée.
L'exemple de l'école de Mecquignies permet de suivre les péripéties de sa construction et les innombrables démarches administratives. Dans le courant de l'année 1843, la commune décide la construction d'une école. Plan, cahier des charges et devis estimatif sont établis. Le conseil municipal sollicite un emprunt. L'inspecteur primaire établit un rapport favorable à l'octroi du prêt de l'équivalence d'un tiers du montant total. Le sous-préfet transmet au préfet du Nord le dossier relatif à la construction de l'école. Le plan revient du ministère dument approuvé. Le conseil municipal délibère pour répartir le montant complémentaire entre la caisse communale et certains habitants, par le biais d'un impôt extraordinaire. Le procès-verbal est transmis pour approbation au sous-préfet puis au préfet du département. L'affaire est réglée. Les travaux commencent. L'école ouvrira en 1852. Neuf années de démarches, de contrôles et de pétitions seront nécessaires pour que le voeu des habitants, avoir une école décente, soit comblé.
lettre de réclamation de parents
Construction de l'école communale de filles :
Mr Henri Brasseur demeurant à La Longueville échange une parcelle au lieu dit " le Petit Paris " contre une parcelle communale de même superficie attenante à la précédente (le 10 Septembre 1871).
Le terrain est semble t-il plus adapté à la construction de l'école. L'échange est accepté par le conseil municipal, dont le maire est Mr Joseph Martin, le 12 Septembre 1871. Il y a ensuite une enquête administrative habituelle demandée par le sous préfet et menée par Mr Hostelart maire d'Obies le 17 septembre 1871 (on vérifie qu'aucun habitant ne conteste l'échange).
Le conseil municipal entérine l'échange le 18 Septembre 1871. La commune de Mecquignies estime la dépense de l'école de filles à 12000 F et sollicite une subvention de 6000 F le 27 Février 1872.
Le ministre de l'Instruction Publique (Jules Simon) autorise l'administration municipale à ne prévoir que 60 m2 à la salle de classe car le nombre de filles ne dépasse pas 68 (le 21 Janvier 1873). L'Inspecteur désire imposer un four dans la cave (cuisson du pain?) et le maire signale à Mr le Préfet (le 9 Septembre 1873) que cette dépense est inutile car Mr Guillemin architecte chargé des futurs travaux a fait construire en 1869, à Bermeries, un four dans la cave de l'école qui possède un sous-sol meilleur qu'à Mecquignies et on ne parvient pas à chauffer avec quatre fois plus de combustible qu'un four ordinaire (attestation fournie par le maire de Bermeries). La municipalit' est mise en demeure de faire construire le four et demandera des garanties à l'architecte surtout qu'elle constate une ambiguité dans ses calculs. En séance extraordinaire du 12 Octobre 1873 Mr le maire signale que l'architecte Guillemin et assez peu sérieux dans sa réponse aux garanties demandées. Le conseil demande à Mr le Préfet la construction du four après les travaux et à l'extérieur de l'école avec une remise pour le bois et le charbon. Il sollicite aussi la possibilité de prendre un autre architecte. Le 3 mai 1874 après demande de Mr Fievet d'Avesnes, nouvel architecte, Mr le maire sollicite des devis et détails estimatifs des entrepreneurs pour exécuter les travaux.
Seul Mr Adrien Vouloir qui habite à Mecquignies proposera un devis de 12004F55.
Construction de la nouvelle école : sources mairie et Mr Fatré Pierre.
Le 17/5/1953, lecture d'une lettre de Mr l'Inspecteur d'Académie du Nord qui propose au nom du Ministre de l'Education Nationale d'installer, aux frais de l'état (5% à régler par la commune), une classe en semi dur (classe prototype). Cette installation se substituerait au projet d'agrandissement de l'école des garçons. Le terrain, clôtures et raccordement resteraient . la charge de la commune.
Le maire expose d'autre part que, la cour de l'école étant déjà exigue, il s'avère nécessaire, si le projet de construction est accepté, de trouver le terrain nécessaire. Or, Mr Fatré Pierre membre du conseil propose de céder à la commune une parcelle de 13 m * 6 m en échange d'une parcelle de même surface prise sur le terrain communal cadastré sous le n° 514, la proposition est acceptée.
Le 6/6/1953, la commune perçoit des fonds de la caisse départementale scolaire au titre de la loi Barangé qui s'élève à 164200 F et l'attribue à l'achat de matériel pour l'école. Le 24/4/1954, les frais divers pour l'échange de terrain sont évalués à 10000 F. 260000 F sont perçu au titre de la loi Barang' et attribu' . l''cole. Le 28/10/1954, Mr Fatr' demande l'achat de quelques livres pour créer une bibliothSque communale, la délibération est reportée au 19/12/1954 ou on accepte un crédit de 10000 F porté au budget de 1955.
Le 19/12/1954, un projet d'une classe sans logement est établi par Mr Salomon architecte à Valenciennes et l'entreprise Desbarbiaux à Valenciennes souscrit un engagement pour la réalisation. Mr Armbruster désigné jusqu'à présent comme architecte communal est remercié. Le 2/2/1955, le maire (Mr Deschamp)souffrant est absent et la séance est présidée par Mr Thomas Louis adjoint qui informe que la commune aura à son actif une classe neuve et une classe déjà existante. Il fait ressortir la mauvaise disposition de cette classe se prêtant mal aux exigences pédagogiques (forme allongée), orientation défectueuse ce qui oblige l'utilisation permanente d'un éclairage artificiel et enfin un problème de solidité du plafond car la mairie est au dessus. L'adjoint donne connaissance du projet de type D d'école avec 2 classes et sans logement avec annexes (préau et sanitaire) établi par Mr Salomon. Le conseil municipal revient sur sa décision et annule les délibérations prises le 19/12/1954. Le 25/4/1955, 23100 F sont attribués pour l'école au titre de la loi Barangé et 10000 F sont alloués à. la bibliothèque municipale. Le devis de l'entreprise Desbarbieux pour la nouvelle école s'élève à 5939200 F.
Le 30/6/1956, 280000 F sont attribué à la construction de l'école au titre de la loi Barangé. Annulation de la délibération du 17/5/1953 et achat d'une surface de 491 m 2 au prix de 2000000 F / ha, cadastrée n °529 P, car la construction est plus importante que prévu.
Le 24/7/1956, proposition d'une cloison entre les deux classes actuellement en construction afin d'utiliser le nouveau batiment au cours des fêtes ou durant les récréations enfantines ou aux distributions des prix. Le 9/2/1957, dépense d'une somme de 5486699 F en 1956 et vote d'une somme supplémentaire pour terminer les travaux.
photo des participants aux travaux
Les rites scolaires :
Toute société secrète ses rites et ses cérémonies, moyen d'identification et d'intégration. L'école a créé les siens : photographies de groupes, fêtes, distibution des prix, voyage, examens . qui sont autant d'étapes dans la vie des maîtres et des écoliers dans le calendrier scolaire.
Le certificat d'études primaires :
En Août 1866, Victor Duruy propose d'accorder, après examen, un certificat aux élèves quittant l'école primaire. Dans le Nord, il faudra attendre 1876 pour voir un certificat d'études primaires organisé pour la première fois de façon uniforme, mais réservé aux seuls garçons. Le certificat développe l'esprit de compétition entre les écoles (obtenir le prix cantonal) dont la réputation repose parfois sur le nombre de reçus. Le certificat d'ètudes primaires devient en même temps un instrument de sélection et de promotion.
photo d'un lauréat du "certif"
Voyages scolaires :
Dans les années 1900, la municipalité lilloise et les sociétés parascolaires prennent l'habitude de financer un voyage pour tous les élèves des écoles publiques.