Mecquignies pendant la guerre de cent ans
LA MAISON DE BAVIERE
1340 Guillaume II dit le Hardi lutte avec acharnement contre les chevaliers de l'ordre teutonique. A son retour, les princes d'Allemagne lui offrent la couronne impériale qu'il refuse. Décédé sans enfant, les riches possessions de la maison d'Avesnes échurent à Marguerite, épouse de Louis de Bavière.
Dès lors, le Hainaut, la Hollande, la Zélande et la Frise passent sous la domination de la maison de Bavière. La comtesse Marguerite succède à son frère en 1345. Elle confie l'administration à son oncle Jean et donne à son fils Guillaume III la régence des provinces du Nord. A la mort de son époux, elle vient reprendre le gouvernement de ses états en Belgique. Son fils Guillaume s'y oppose, il en résulte une horrible guerre civile. Marguerite meurt dans son château du Quesnoy en 1356.
La population souffre et se raréfie, la peste noire envahit l'Europe, elle sévira pendant deux ans et plus de 20 000 personnes mouront à Mons et à Valenciennes.
Guillaume III de Bavière succède à Marguerite en 1357, il moura fou en 1389 dans son château du Quesnoy. Le frère de Guillaume, Albert, devient alors régent.
En 1385, Guillaume IV de Bavière, fils d'Albert, futur comte de Hollande et de Hainaut, épouse Marguerite de Bourgogne. Ils résideront dans leur château du Quesnoy jusqu'en 1417. Une fille naîtra de cette union, Jacqueline (1401-1436).
Jacqueline de Bavière épouse Jean de Touraine, fils de Charles VI, il décède en 1417. Jacqueline se remarie alors avec Jean de Brabant, le 4 avril 1418. Pour incompatibilité d'humeur, elle se réfugie au Quesnoy chez sa mère en 1421. En 1423, elle part pour l'Angleterre chercher secours, elle épouse alors Glosester mais sera finalement abandonnée en 1427. Le duc de Bourgogne décide alors que le Hainaut sera administré par Philippe de Bourgogne. Jacqueline de Bavière se remarie avec un seigneur hollandais de Borselen ; elle meurt le 8 octobre 1436 sans laisser d'enfant.
Philippe de Bourgogne rétablit l'ordre et l'activité du commerce. La Flandre reprend de l'essor mais le Hainaut agricole conserve son caractère féodal. La maison de Bavière est éteinte, celle de Bourgogne règne sur le Hainaut.
LA MAISON DE BOURGOGNE
Philippe de Bourgogne dit le Bon, épouse Isabelle du Portugal en 1430. Ils auront un fils : Charles le Téméraire, celui-ci se, ligue avec les Anglais contre Louis XI en 1471. Il lève une armée permanente de 1474 à 1475. Louis XI ravage la Picardie, l'Artois et le Hainaut (de 1474 à 1475, Bavay sera occupée).
Portrait de Charles le Téméraire:
Carte des conquêtes et des possessions:
En 1477, lors d'une bataille à Nancy contre le Duc René Charles le Téméraire trouve la mort; avec lui, périt le dernier Duc de Bourgogne.
Le trésor est épuisé, troupes battues, les ministres d'une fidélité équivoque, les impôts ne sont plus payés. Louis XI en profite pour prendre Le Quesnoy, Avesnes et Bouchain. L'archiduc Maximilien d'Autriche, époux de Marie de Bourgogne, se porte . sa rencontre et reprend Condé, Le Quesnoy, Bouchain et Anthoing.
Marie meurt le 27 mars 1482 à l'âge de 25 ans, laissant deux enfants : Philippe et Marguerite. Marguerite épouse Don Juan (héritier de Castille), quant . Philippe le Beau, il épousera Jeanne de Castille. Ils auront un fils Charles Quint. Philippe décède à l'âge de 28 ans, Jeanne perd la raison, ainsi naît la maison d'Autriche et d'Espagne.
LA FORET
La forêt était une ressource vitale pour l'homme du moyen âge.
Avant les grands défrichements, issue d'une période fraîche et humide, elle engendrait une forte évaporation d'eau. Cette humidité lui permit de se maintenir en bonne santé lorsque le climat s'est réchauffé.
Vers l'an mille, un tiers de la France est encore occupé par la forêt. Pour la réalisation des habitations, elle sera largement défrichée jusqu'au XIIIe siècle.
Les principales essences d'arbre sont le chêne vert, le hêtre, le frêne, le bouleau, le noisetier et le sapin.
La forêt est l'espace privilégié pour la cueillette.
On y trouve champignons, racines, jeunes pousses d'arbre, orties, plantes odoriférantes et médicinales, feuilles de frêne ou de houblon utilisées pour la préparation des boisons fermentées.
On y récolte les châtaignes qui sont un aliment presque complet.
LA FAUNE SAUVAGE
Les forêts regorgent de cerfs, chevreuils et sangliers. Le loup est présent partout et n'hésite pas à entrer dans les villes et villages pour s'attaquer au bétail, chiens, volailles.
La genette et la fouine faisaient partie des animaux familiers mais disparurent dès l'arrivée du chat rapporté d'Egypte par les Croisés. Le castor, la martre et l'écureuil sont chassés pour leur fourrure. Le lapin est, quant à lui, introduit plus tardivement en Europe.
L'AGRICULTURE
Elle connaît deux importants progrès :
o La charrue àversoir, qui remplace l'araire, permet de retourner et d'aérer la terre,
o La rotation des cultures (assolement triennal) qui assure une meilleure rentabilité des terres.
Au jardin poussent pois, fèves, lentilles, vesces, poireaux, choux et courges.
Les céréales sont le blé, le seigle, l'avoine pour les chevaux, l'orge pour la cervoise et le gros pain ainsi que du froment pour le pain blanc. On utilise certaines plantes pour teindre les tissus comme par exemple la garance pour le rouge.
L'ELEVAGE ET LES ANIMAUX DOMESTIQUES
La basse-cour est composée par les poules, dont leurs oeufs sont au menu quotidien, les oies, les canards et les pigeons.
Les cygnes et paons font partie de la catégorie des oiseaux d'ornement.
Le chat, mal accueilli, erre dans les rues et chasse les rats.
Le boeuf est l'animal de trait et la vache assure la reproduction et donne de 4 à 6 litres de lait quotidiennement (actuellement de 40 à 60 litres), le lait est consommé pour la fabrication du fromage. Le lait de la chèvre est également utilisé pour le fromage.
L'âne est l'animal de selle pour les petits trajets. La taille des animaux est généralement plus petite que celle d'aujourd'hui.
SITUATION GEOGRAPHIQUE
Mecquignies, au moyen âge et jusqu'en 1678, faisait partie du comté du Hainaut avec Mons comme chef lieu.
Ce comté situé entre la Flandre, le Brabant, le Duché de Namur, l'Evêché de Liège et la France n'était pas une province bien étendue. Il avait auparavant appartenu à des Princes qui sous le nom de comte y exerçaient leur autorité.
Le comté du Hainaut sera sous la domination des :
o Maisons de Bavière de 1387 à 1436
o Maisons de Bourgogne de 1436 à 1482
o Maisons d'Autriche et d'Espagne de 1483 à 1678
Par le traité de Nimegue, le 17 septembre 1678, Mecquignies et Bavay sont rattachés à la France après un intermède de 8 siècles.
La prévôté de Bavay
En 1434, elle comportait 33 communes dont Mecquignies. (Source: L. Delhaye -Prévôté de Bavay)
o Bavay, château fort au IXe siècle et siège de la Prévôté
o Audignies, possédait une forteresse.
o Bellignies, château fort dont la tour existe encore
o Bermeries ou Biermeries, en 1265, possède un château fort dont les seigneurs étaient les abbés et moines de l'abbaye de Cambron.
o Bettrechies ou Bietrechie ou encore Betterchies.
o Bréaugies ou Briaugies, fait maintenant partie de Bellignies.
o Buvignies, rattachée à Louvignies lez Bavay et ensuite à Bavay.
o Cambronchiau, appartenait aux abbés et moines de Cambron. Elle dépend aujourd'hui de Bermeries.
o Fréhars. fait partie de la commune de Louvignies lez Bavay.
o Goumeries ou Gommeries, commune disparue. Elle était située entre Taisnières, Hon, Houdain et Bavay.
o Gussignies ou Gussegnies ou encore Guisegnies.
o Hargnies ou Harigny appartient maintenant au canton de Berlaimont.
o Hergies, réunie àla commune de Hon.
o Hon ou Hons, le château est détruit au IXe siècle. Les abbés et les religieux de Lobbes étaient Seigneurs de Cauteraine.
o Houdain ou Housdaing, possédait deux châteaux. Celui du Fontenoy et celui de Wadimpréau. Les Chanoinesses de Maubeuge y possédaient une terre de grande importance.
o Hugnies ou Eugnies fût annexée par la commune d'Houdain.
o Jussenneval, existait en 1434, située sur le territoire d'Hon-Hergies (Champ Jusenval). Elle a disparu.
o La Flamengrie ou Flammengerie, en 1265, elle possédait une maison des templiers.
o La Longueville ou Longaville possédait un château fort.
o Le Nouvion, en 1265, ce hameau fût annexé par Bavay.
o Louvignies lez Bavay possédait son château.
o Mecquignies ou Meckegnies, en 1265, deuxième rang dans la liste des localités de la circonscription. Château que venaient souvent visiter les comtes du Hainaut. Jacques Sauvage y fut mayeur de 1406 à1407
o Metz, hameau de Saint-Waast.
o Pantegnies, dépend aujourd'hui de Pont sur Sambre
o Pont sur Sambre, fait partie du Canton de Berlaimont
o Quartes, annexé aujourd'hui à Pont sur Sambre.
o Obies, possédait un château fort. Bavisieau lui est annexé à la Révolution.
o Saint Waast, château féodal.
o Surhon, annexée . Taisnières. Elle possédait un château dont il ne reste aucune trace
o Taisnières sur Hon ou Tesnières sur Hon (1265). Le hameau de Malplaquet fait partie de cette commune.
o Wauldempréau, faisait partie d'abord de Hon-Hergies et maintenant d'Houdain.
Egalement soumises au même contrôle administratif :
o Amfroipret, son château était occupé par les Seigneurs de Haynin.
o Maisnil, fait partie du Canton de Berlaimont.
o Manissart, hameau annexé . Vieux-Maisnil.
o Méaurain, situ' en Hainaut belge et annexé à Roisin.
L'annexion du Hainaut en 1678 ramène la Prévôté à 19 communes : Bavay, chef lieu de la Prévôté.
Audignies, Bellignies, Bermeries, Bettrechies, Bréaugies, Buvignies, Gussignies, Hargnies, Hon Hergies, Houdain, La Flamengrie, La Longueville, Louvignies-Fréhart, Mecquignies, Obies-Bavisieau, Pont sur Sambre, Saint Waast la Vallée, Taisnières sur Hon
Actuellement, la Communauté de Communes du Bavaisis (CCB) regroupe 11 communes.
L'ADMINISTRATION
Les Prévôts délégués du comte réunissaient en leurs mains tous les pouvoirs judiciaires et civils. Ils collectent les impôts et protègent le peuple.
Les prévôts s'adjoignent des capitaines et des lieutenants qui sont notamment chargés de recruter des arbalétriers, des archers et toutes autres gens d'armes.
Le Mayeur est chargé des intérêts pécuniers et des soucis de la petite police.
En 1360, les Seigneurs, sujets de la Prévôté de Bavay, sont appelés àgarder la ville pendant qu'une troupe d'Anglais y séjourne. Le Mayeur de Bellignies sera condamné à une amende pour s'être abstenu de répondre à l'appel du Prévôt.
En 1403, Le Prévôt Sohier Couvés paye les dépenses du Duc et de la Duchesse de Bavière à Mecquignies où ils ont fait étape, le 3 septembre, en se rendant au Quesnoy.
En 1406, le Prévôt Jacques Partit recommande aux habitants de battre les récoltes et de les stocker en sécurité, fait armer la forteresse de Bavay et forme la milice avec le Chevalier Olivier de Solesmes, les mayeurs et échevins de la ville de Bavay, le mayeur de S` Waast et Jacques Sauvage mayeur de Mecquignies. (Source : L. Delhaye -Prévôté de Bavay, page 121)
En 1422, Jean de Carnières, Prévôt de Bavay, aura pour mission de surveiller les irruptions des Bourguignons dans notre région avec les milices de Hon, La Longueville, Taisnières et Mecquignies. Malgré ceci, Mecquignies sera saccagée et brùlée. (Source : L. Delhaye -Bavay et la contrée qui l'environne).
LE SEIGNEUR ET SES DEVOIRS
Il décide de la construction ou de l'agrandissement du château.
Il organise la défense et conduit la bataille en cas d'assaut.
Il contrôle la bonne exploitation des terres.
Il rend la justice et surveille les seigneurs moins importants qui dépendent de lui : ses vassaux.
Il favorise la vie religieuse. Il fait de longs pélerinages. Saint Jacques de Compostelle est le plus populaire. A un de ses retours, il fera graver une coquille au-dessus de la porte de son château (le château de Warnicamps à Houdain les Bavay en possède une).
En 1420, un sergent est envoyé au Bailli de Mecquignies pour l'informer que le traité entre Monseigneur de Namur et les gens de Dinan était rompu. Il est avisé de mettre le château en défense et de prévenir les manants et les bourgeois qu'ils soient en leur garde et prennent les précautions nécessaires pour se garder de dommage. Pour ce message, le sergent reçut 12 sous et 6 deniers. (Source: Prévôté de Bavay, page 873).
LE CLERGE
Les moines sont d'abord des conquérants. A cheval, ils précèdent souvent la noblesse dans les combats.
Les moines et leurs activités:
Ils sont aussi d'fricheurs d'espaces. Certains renoncent aux travaux de bibliothèque pour creuser des canaux, assécher des marais, raser des forêts. Gràce aux revenus des terres, ils deviendront riches. Les abbayes d'Hautmont et de Cambron furent prospères. Les moines de l'abbaye de. Cambron étaient seigneurs du village de Bermeries.
L'église reçoit et prend en charge:
Au village, le curé et les moines enseignent la messe et l'évangile.
Mecquignies était, en 1186, l'une des principales paroisses du décanat de Bavay. Il existait une chapelle dédiée à Sainte Marguerite. Ses revenus étaient annuellement de 144 florins avec charge d'assurer deux messes par semaine.
Au lieu dit " La maladrerie " (Bavisiau) " existait une léproserie.
LE CHEVALIER
Ce n'était pas seulement un guerrier mais il devait avant tout se conduire en homme d'honneur.
Ses devoirs :
o être courageux et loyal
o être fidèle à son Suzerain
o défendre la Foi et l'Eglise
o protéger la veuve et l'orphelin
Le chevalier était toujours accompagné de son écuyer qui prenait soin de lui et de sa monture. La plupart des écuyers devenait Chevaliers vers l' âge de 21 ans.
Certains Chevaliers consacraient leur temps à circuler de tournoi en tournoi. Leur cheval était nerveux, rapide et robuste ; il pouvait porter, pendant des heures, un homme avec son lourd harnachement. Le cheval était protégé par une housse de tissus et de cuir ce qui entravait ses mouvements et pouvait, comme à la défaite d'Azincourt, provoquer de véritables catastrophes.
Autre devoir sacré de tout chevalier : les croisades. Les premiers croisés sont passés par voie de terre, ils mirent 10 mois pour atteindre la Turquie et livrer les premiers combats contre les infidèles. Bien souvent, le pélerinage vers Jérusalem se solde par la mort. Dans certains cas, les rois et gens d'église poussent à la croisade, diminuant ainsi les guerres sur le sol de la chrétienté.
Le Krak des chevaliers en Syrie:
LE CHATEAU FORT
Le château n'est pas seulement un camp militaire, il anime toute une région et assure sa subsistance.
Au début, il consistait juste en une simple tour en bois sur des fondations de pierres. Celle-ci est entourée de palissades pour assurer la protection (tour en bois de St Waast la Vallée).
Au cours des siècles, les murs d'enceintes sont renforcés de tours d'angle et couronnés de créneaux et de mâchicoulis. Les baies sont fermées par des vitres, ce qui est vraiment un luxe au Moyen Age. Il possède une chapelle, une salle et des chambres confortables.
Aux alentours du château, les seigneurs possèdent, pour leurs propres réserves, des terres cultivées et des bois. Au-delà de ces propriétés, ce sont les " manses " terres cultivées par les paysans moyennant redevance au Seigneur. Acheter le moins possible, tel est la règle.
A cette époque, possédaient un château fort : Audignies, Bellignies, Bermeries (disparu), Betrechies (disparu), Houdain-Le Fontenoy (disparu), La Longueville (disparu), Mecquignies, Obies, StWaast, Hon (disparu), Amfroipret (disparu), Vieux-Mesnil (disparu) et Roisin. (Source: L. Delhaye -Prévôté de Bavay)
En 1463-1464, le château de Mecquignies et celui de StWaast appartiennent au Comte de Hainaut.
LE BLASON
Le blason est en fait la carte d'identité des Chevaliers du Moyen Age. On le retrouve gravé à la porte de leur château, sur des peintures ou sur les tapisseries et la vaisselle. Il indique que la justice appartient au Souverain.
LA JUSTICE
La justice est rendue par le Prévôt de Bavay mais le Seigneur reste le haut justicier.
Les voleurs et les paresseux sont punis, exposés au pilori, tête et mains entravées. Les criminels sont pendus.
1349 : Des Juifs de Hon, accusés de méfaits sont emprisonnés et ensuite brûlés . Bavay.
1356 : Arrestation de faux monnayeurs par le Prévôt Rochefort. Le chef est supplicié dans une chaudière sur la Place de
Bavay.
1369 : Arrestation et exécution d'une sorcière sous la charge du Prévôt Dou Fontenoy (en 1525, Jeanne Fortier dite Ghodier de Mecquignies sera arrétéée, torturée puis bannie de tout le pays de Hainaut).
1422 Le Prévôt Jean Couvés assigne un habitant d'Audignies, qui fit manger sa truie sur le warechaix (terrain vague) de Mecquignies, à 20 livres d'amendes.
(Source: L. Delhaye -La Prévôté de Bavay)
L'ARMURE
Au XIVeme siècle, elle se compose d'une cotte de maille recouverte de plaques d'acier destinées àprotéger les parties vulnérables du corps comme la poitrine, les cuisses, les genoux et les bras.
Vers l'an 1420, l'armure recouvrait, et ce pour une meilleure protection, entièrement le corps. Une armure complète pesait entre vingt et vingt cinq kilogrammes mais restait suffisamment souple pour permettre au chevalier de se mouvoir avec une certaine facilité lors des combats.
LES ARMES
En temps de guerre, le Roi appelait au combat ses Seigneurs ainsi que leurs Chevaliers. Chaque Chevalier était obligé de venir se joindre au rang du Roi avec son cheval et son armure.
A cette époque, les soldats de métier n'avaient aucune obligation envers un Seigneur en particulier.
Les hommes du pays, les paysans en l'occurrence, devaient . leurs Seigneurs une période de " Service Militaire ". Au contraire des Chevaliers, leurs équipements étaient des plus rudimentaires bien que sous la surveillance de l'armurier du château seigneurial.
Un archer habile était capable d'atteindre une cible éloignée de quatre vingt dix mètres et de tirer douze flèches à la minute.
Les arbalètes, bien que plus lourdes (8 kg) étaient d'une précision plus fine mais nécessitaient beaucoup plus de temps à être rechargées.
Les gros canons, appelés des bombardes, tiraient des boulets de pierre ou des balles de plomb.
LA POPULATION.
Les paysans demeurent fixés à la terre qu'ils défendent soudés autour de leur curé bien plus qu'autour du seigneur. Les villageois organisent les veilles, les gardes, les battues aux loups et protègent les rebouteux. Lorsque les impôts sont trop lourds à supporter, ils se révoltent... c'est la Jacquerie.
En 1473, la population de Mecquignies est composée de 10 familles de laboureurs, 48 familles de gens aisés et de 32 familles pauvres. Mecquignies était prospère; un indice certain est l'apparition des Juifs échangeurs et banquiers ainsi que de " lombards " prêteurs sur gage, indispensables au négoce, professions que l'Eglise réprouve.
La ville de Bavay abritait 316 marchands forains soumis àla taxe.
(Source: L. Delhaye -Prévôté de Bavay)
Au moyen âge, pour gagner leur vie, les gens avaient trois possibilités : le travail, l'armée ou la religion.
Le travail : La catégorie des travailleurs comprenait les artisans, les marchands et les paysans qui travaillaient la terre.
L'armée : Les seigneurs, les chevaliers et la troupe se battaient pour le Roi.
La religion : Beaucoup de cathédrales furent bâties. Les moines défrichèrent la forêt et créèrent des abbayes.
LES IMPOTS
Quels impôts ?
o La taille seigneuriale (cotisation s'élevant à 6 deniers 3 sous par foyer)
o L'aide féodale, quatre cas possibles :
- paiement d'une rançon
- fêtes accompagnant la chevalerie du fils aîné du Seigneur
- mariage de la fille aînée du seigneur
- expédition en terre sainte (croisade)
Qui les payent ?
Tous, sauf les ecclésiastiques, le Seigneur, les manants et les incapables de payer. Il existe trois classes fiscales : les laboureurs, les gens aisés et les pauvres.
Comment l'impôt est-il établi ?
Par le dénombrement des foyers et au nombre de cheminées (les feux).
Les éch'ances ?
Le paiement s'effectue à la Saint Rémy, le l er octobre, à, la Toussaint et à Pâques.
LES FLEAUX
La Famine (1315-1317) : elle fût catastrophique dans toute l'Europe. Deux années de pluies incessantes empêchent de semer et de récolter. Les villages vivent d'une économie fermée et sur leurs réserves propres. La majorité de la population habite la campagne et souffre.
La peste (1346-1350) : Les rats porteurs de la peste pullulent et infectent l'eau et les sources. Pendant l'épid'mie de 1348, un homme sur trois meurt. Vingt mille personnes meurent à Mons et à Valenciennes.
La guerre : Le Comte lève une armée au printemps pour partir en campagne bien que celle-ci coûte cher. Elle est payée par un impôt appelé " la taille ".
Schéma d'une crise de susistance:
En 1414, le Hainaut s'allie à la France contre l'Angleterre (bataille et défaite d'Azincourt). Le Hainaut y perdra bon nombre de ces illustres chevaliers.
En 1359-1360-1365-1394-1422-1423, chaque fois, les troupes se livrent au pillage et incendient les villages. De 71 feux en 1365, Mecquignies tombe à 50 feux en 1406 lors du dénombrement.. Les 11 et 12 f'vrier 1423, le village est menacé par l'invasion des Bourguignons. Le village sera incendié malgré l'aide des milices de Hon, La Longueville et Taisnières.
(source: R. Berard -Berlaimont XV e).
LA CUISINE EST RAFFINEE
L'usage de la fourchette à 2 dents et du couteau est connu.
Un vrai dîner est un repas de chair; boeuf, porc, volaille, gibier accompagné de sauces froides ou chaudes fortement épicées, peu de légumes verts et quelques légumes secs l'hiver. La pomme de terre est inconnue, on mange beaucoup de pain, presque un kilo par jour.
La boisson quotidienne est la " pommade "( cidre). Dans le Nord, la cervoise fermentée avec du houblon est fortement appréciée ; c'est l'ancêtre de la bière. Quand l'eau vient des citernes, on y ajoute du vin, de la réglisse ou du miel pour en chasser le mauvais goût.
Les repas, dans les châteaux durent plusieurs heures.
Pendant le carême, on mange du poisson, péché dans les étangs ou les rivières. Le saumon est le poisson du " pauvre ". Les épices telles cannelle, girofle, safran et poivre vert sont particulièrement recherchées par les riches.
La table du pauvre demeure bien maigre, du pain noir et pas de viande.
L'ECOLE
L'enseignement dépend du clergé. Les maîtres sont des curés, des abbés ou encore des moines.Les enfants vont . l'école comme on va . l'église. Les plus intelligents, dont l'église veut en faire des prêtres, vont au collège. Dans la prévôté, des écoles, destinées aux enfants de la bourgeoisie et des marchands, leurs apprennent à lire, à écrire, à compter et à tenir un livre de comptabilité.
Des écoles de droit et de médecine se fondent.
Pour les autres, à l'école de la paroisse, les élèves écrivent par terre avec un morceau de charbon de bois. Pour eux, les livres n'existent pas.
MEREAUX ET JETON
Les mereaux et jetons étaient des piécettes frappées en plomb et en laiton. Ils étaient, à l'époque, l'équivalent ànos bons d'achat actuels. Les ouvriers, les paysans et les journaliers étaient payés de quelques poignées de ces plombs qui leurs donnaient droit . une contrepartie en nature comme des boissons, des aliments, des soins ou au versement à terme échu de l'impôt.
Un mereau spécial était remit au jongleur et montreur d'ours et de singes savants d'où l'expression:
" payer en monnaie de singe ".
Les faux monnayeurs étaient très actifs surtout pour la fabrication des jetons d'où l'expression:
" faux comme un jeton ".
Les mereaux apportent, par leur décoration, des connaissances dans le domaine des croyances et des événements. Le voyageur, qui passait de région en région, devait changer sa " monnaie " ; le change se basait sur des tables d'équivalence.
LA MONNAIE
La monnaie ancienne en usage dans le Hainaut était la livre de douze sous et demi.
Après l'annexion à la France, la livre tournois (pièce d'argent) a été adoptée dans les transactions.
En 1340-1350: (en livres tournois) :
o Le manoeuvre gagne entre 8 et 12 deniers
o Le maçon, entre 16 et 25 deniers
o Le charpentier, entre 18 et 30 deniers
o Le fonctionnaire de haut rang de l'administration communale gagne, lui, 20 livres.
1 livre = 20 sous = 240 deniers, 8 Deniers Hainaut = 5 deniers tournois soit 1 livre Hainaut = 12 sous 6 deniers tournois
A cette époque, les faux monnayeurs étaient soumis à la justice du chaudron.
LES DISTRACTIONS
Tout au long du moyen âge, la distraction a été une des priorités pour tous les enfants et les adultes de familles aisées.
Pour les enfants les jeux de balle, qui était réalisée à l'aide d'une vessie d'animal rembourrée, les jeux de billes et de quilles et la poupée pour les filles. Les automates et les jeux de marionnettes étaient très prisés. Certains ne demandent pas d'accessoires comme colin maillard, la main jaune, la marelle. D'autres s'improvisent comme le ricochet avec un caillou sur l'eau, le cheval, la lance et l''épée. Certains enfants dressaient les chiens, les faucons ou les chevaux. Ils se préparaient aux travaux de l'âge adulte.
C'est en jouant à la petite guerre avec les gamins des alentours que Duguesclin se prépara à devenir un fameux jouteur.
Pour les dames pendant que les Seigneurs se battaient, les dames jouaient aux échecs et écoutaient les troubadours.
Pour les hommes la chasse et les tournois avec leurs joutes. Les joutes étaient un affrontement entre deux chevaliers. Chacun devait désarçonner son adversaire à l'aide d'une lance en bois. C'était la distraction favorite des Seigneurs.
Le Sir de Mecquignies recevait le Comte et la Comtesse de Hainaut ; lors de ces visites, de grandes chasses étaient organisées au Gerlontrau (section de la forêt se trouvant entre le Quesne au leu et Hargnies).
LA MODE
En 1414, la création, à Bavay, d'une corporation de drapiers est autorisée par le comte de Hainaut.
Les vêtements ne se renouvelaient pas comme de nos jours mais duraient, souvent la vie d'un homme.
Les étoffes devaient être d'une extrême solidité et ne présenter aucune altération frauduleuse. Tout fabriquant, qui trompait sur la qualité de la marchandise, était gravement puni.
Dans les campagnes, les vêtements sont en toile grossière. Aux pieds, les hommes portent des sabots de bois et leurs couvre chef sont des cagoules ou des bonnets en toile. Les femmes, plus coquettes, portent des robes de couleurs vives ainsi que de jolies coiffes.
LEGS DU MOYEN AGE
Le bois et l'eau sont les principales sources d'énergie.
La roue des moulins apparaît àla fin du XIIe siècle. Dès l'an 1292, Bavay possède son moulin.
XIIIe apparition du miroir.
XIVe apparition :
o de la paire de lunettes,
o de la chandelle de suif qui remplace les éclats de bois dans les chaumières.
o l'usage des carrosses et des stations de poste
o les. cartes à jouer (inventées pour distraire Charles VII)
o le charbon qui remplace le bois
o la toile de chanvre. Des usines se fondent.
o du pavage des routes donnant un nouvel essor au commerce.
XVe apparition :
o de la boussole conduisant à la d'couverte du nouveau monde (1302).
o des monts de piété appelés " lombards " à Bavay.
o de la poudre à canon et du papier qui fait faire un grand pas à la civilisation et à l'art de la guerre.
o l'imprimerie, Gutenberg invente les caractères mobiles vers le milieu XVe . La typographie est inventée.
o la poudre noire. Connue des chinois, elle était utilisée pour les feux d'artifices et les pétards
o des bassins industriels semblables à ceux que nous connaissons au XXIe siècle.
o la forge, le forgeron réalise le ferrage des chevaux, représentant un progrès décisif, cercle les tonneaux et les roues, fabrique les armes, les outils et répare les charrues.
Les chefs d'oeuvres :
Les compagnons se groupent en sociétés secrètes. Les charpentiers et les maçons se transmettent leur savoir de génération en génération.
C'est le temps des cathédrales. Les églises et les cathédrales sont des droits d'asile où il suffit à un larron de toucher " L'anneau du salut " pour être à l'abri des poursuites.
Les artistes, les peintres, les musiciens et les poètes s'expriment. C'est notamment l'apparition des vitraux.
Jehan Lemaire de Belges, né à Bavay, fut un grand poète du moyen âge. Le CES de BAVAY porte son nom.
Les hommes du moyen âge ont négligé l'enfant, mais valorisé la femme, effacé le rôle de l'Etat mais valorisé les groupements locaux. Ils ont dédaigné le profit mais glorifié le travail.
LE RESUME POUR MECQUIGNIES
Mecquignies était, en 1186, l'une des principales paroisses du décanat de Bavay.
Mecquignies, au moyen âge et jusqu'en 1678, faisait partie du comté du Hainaut avec Mons comme chef lieu.
En 1403, Le Prévôt Sohier Couvés paye les dépenses du Duc et de la Duchesse de Bavière à Mecquignies où ils ont fait étape, le 3 septembre, en se rendant au Qesnoy.
De 71 feux en 1365, Mecquignies tombe à 50 feux en 1406 lors du dénombrement, conséquence de la guerre d'Azincourt
En 1420, un sergent est envoyé au Bailli de Mecquignies pour l'informer que le traité entre Monseigneur de Namur et les gens de Dinan était rompu. Il est avisé de mettre le château en défense et de prévenir les manants et les bourgeois qu'ils soient en leur garde et prennent les précautions nécessaires pour se garder de dommage.
Les 11 et 12 f'vrier 1423, le village est menacé par l'invasion des Bourguignons. Le village sera incendié malgré l'aide des milices de Hon, La Longueville et Taisnières
En 1463-1464, le château de Mecquignies et celui de St Waast appartiennent au Comte de Hainaut.
En 1473, la population de Mecquignies est composée de 10 familles de laboureurs, 48 familles de gens aisés et de 32 familles pauvres. Mecquignies était prospère.
QUELQUES DATES
1322 : Guillaume, comte de Hainaut, donne à Saladin de la Kaine et à Barthelemans lombards (préteur sur gage) la permission de demeurer 12 ans à Bavay en payant chaque année la somme de 80 livres.
1349 : Juifs de Hon, accusés de méfaits, emprisonnés et brûlés à Bavay, le 28 août.
1354 : Arrestation par le prévôt Rochefort de faux monnayeurs dont le chef est supplicié dans une chaudière sur la place de Bavay.
1359 : Les seigneurs sujets de la prévôté de Bavay appelés en ville pour surveiller 250 allemands qui y passent la nuit.
1360 : Les seigneurs sujets de la prévôté de Bavay appelés en ville pour aider le prévôt à garder la ville pendant qu'une troupe de 400 anglais y séjourne. Le mayeur de Bellignies est condamné à l'amende pour s'être abstenu de se rendre à l'appel du prévôt.
1364 : Dans les comptes de la prévôté, on trouve le nom de 316 commerçants étrangers à Bavay qui doivent payer leurs taxes à la St Rémy.
1365 : Le prévôt Justin de Dour va avec 32 cavaliers au devant de Richard de Flandres et convoque les nobles, officiers et vassaux qui s'assemblent à Bavay et vont, de leur coté, repousser en Champagne une troupe ennemie prête àporter le pillage en Flandre.
1369 : arrestation et exécution d'une sorcière sous la charge du prévôt Jean du Fontenoit.
1380 : Le 10 mai, le Duc et la Duchesse, après avoir chassé à Gerlontrault, viennent passer la nuit à Bavay.
1390 : Le Comte d'Ostrevant et le Comte de Gommegnies chassent à la Haie de Gerlontrault et passent à Bavay. 16 chevaux et 6 valets ramènent le " harnas " qui servit aux joutes de Locquignol.
1394 : 44 compagnons : 2 de Hon, 10 de Meckignies, 8 de St Waast, 12 arbalétriers de Bavay et 3 autres compagnons assiègent l'église de Bavay où sont réfugiés P. Picot et son frère Henriet, meurtriers de Bernard Rampemont. Le siège dura 8 jours et 8 nuits ; 250 torches furent consumées.
1403 : Sohier Couvés, prévôt; paye les frais faits parle Duc et la Duchesse . Mecquignies où ils s'étaient arrêtés en se rendant au Quesnoy le 3 septembre.
1406 : Le prévôt Jacques Partit se rend au camp du Quesnoy. Il recommande aux habitants de faire battre la récolte et de la mettre en sûreté, fait armer la forteresse de Bavay et forme la milice dont le chevalier Olivier de Solesmes, les mayeurs et échevins de la ville de Bavay, le mayeur de St Waast et Jacques Sauvage, mayeur de Mecquignies.
1414 : Les comptes rappellent chaque année les délits qui se commettent dans la fabrication des draps. On voit qu'une pièce de draps dans laquelle on n'avait pas fait entrer les matières voulues, était saisie au profit du domaine. C'est à cette époque qu'une draperie s'installe à Bavay.
1421 : Règlement des pâturages. Les temps sont troubles. Un individu enfreint le règlement des pâturages à Mecquignies.
1422 : Jean de Carnières aura pour mission de surveiller les irruptions des Bourguignons sous le règne de la Duchesse Jacqueline. Il doit surveiller " les larrons de Guise ", aidé des milices de Hon, La Longueville, Taisnières et Mecquignies.
1423 : Les 11 et 12 f'vrier, un messager envoyé vers le grand bailli des forêts à Beaumont au sujet de la détention au Locquignol du mayeur et du sergent de Mecquignies qui se sont disputés avec ses sergents. Convocation des habitants de la prévôté pour faire le guet avec les bonnes gens de Mecquignies menacée d'une invasion des Bourguignons.
1431 : La halle de Bavay est reconstruite aux frais de Clarembault de Proisy.
1443 : Invasion des écorcheurs en Hainaut.
1453 : Construction de nouveaux coffres forts dans lesquels se renferment l'argent des " orphèvres " orphelins et les archives municipales. Mecquignies attendu que les fermes existantes étaient " si vieux que à ses mains sans autre ayde avoir, on les metteroit tous en pièches ", avait besoin de ces coffres ou fermes que le seigneur était obligé de fournir aux échevins, donc en 1453 Mecquignies possède un seigneur sous domination de la maison de Bourgogne.
1463-1464 : Mecquignies et Saint Waast appartiennent au Comte de Hainaut.
1473 : Jehan Le Maire, poète et prosateur, naît à Bavay. Clerc des finances du Roi et de Pierre de Bourbon, il devient bibliothécaire de Marguerite d'Autriche. Il abandonne cette charge à 25 ans pour se livrerà l'étude des lettres. Il meurt en 1548. Le collège de Bavay porte son nom.
1485 : Grande fête, nommée joute de l'épinette, dont l'origine remonte en 1220 a lieu à Bavay. Les comtes de Flandre ne manquaient jamais d'y assister avec leur cour en 1461. Louis XI étant à Lille jouta en personne contre un seigneur, roi de l'épinette.
Toutes nos réf'rences sont extraites de " La prévôté de Bavay " et " Bavay et la contrée qui l'environne " de Lucien Delhaye.